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Analog Factory

1 mars 2007
Réunion au sommet.

Arturia propose un florilège de sa production sonore au travers d'un instrument virtuel. Analog Factory emprunte à ses dignes prédécesseurs leur modélisation via le moteur TAE. Et les CS80V, Minimoog V, Modular V, ARP2600 V, Prophet V et Prophet VS sont réunis dans un même logiciel.
Introduction
    Comme à l'accoutumée, Arturia nous gratifie d'une clé Syncrosoft. Outre le fait que ce système de protection est moins pratique que le classique Pace, il peut parfois poser des problèmes lors de transfert d'autorisations en clés d'éditeurs différents, opération pourtant banale quand on ne veut pas avoir plusieurs clés et un Hub USB raccordés à notre unité centrale ou laptop. Vous l'aurez compris, je ne suis pas particulièrement emballé par ce système... L'installation ne pose pas de problème particulier, la seule précaution d'usage est d'insérer préalablement la clé de protection fournie dans un port USB. Le Powerbook G4 1,5 GHz sous Mac OS 10.4.7 qui a été utilisé pour ce banc d'essai n'a pas repéré d'erreur lors de cette opération. Sachez qu'Analog Factory s'installe comme plug-in et comme application autonome.
    Méthode de travail
      Il faut bien appréhender la démarche de l'éditeur pour tirer parti de l'Analog Factory. En apparence simple, l'interface peut nous piéger si on n'y prend garde. Par exemple, le simple fait de sélectionner un module (synthétiseur) fait apparaître une liste de timbres au centre des colonnes. Jusque-là, pas de souci, mais si l'on décide de préciser un critère (une famille ou une couleur, caractéristique), hop, la liste change en direct. On comprend tout de suite l'intérêt, mais sélectionnons maintenant plusieurs synthétiseurs, plusieurs familles et plusieurs couleurs... De même que, parfois, une sélection standard ne donne rien, tout simplement parce que, dans les critères choisis, il n'y a pas de timbre présélectionné pour un synthétiseur de la sélection. En réalité, il s'agit bien d'une habitude à prendre et on peut y trouver un certain intérêt, comme comparer rapidement les nappes (pads) de tel ou tel synthétiseur embarqué !



      Une fois notre choix effectué, il ne reste plus qu'à jouer ce timbre et à le modifier au besoin à l'aide des quelques paramètres mis à disposition. Sachez que la polyphonie est variable et préalablement fixée par l'éditeur. Ce renseignement est visible dans la fiche d'identité du son présent sur la droite de l'interface. Juste sous cette icône du synthétiseur, on trouve un bouton Edit. Celui-ci nous permet d'ouvrir une boîte de dialogue (figure 1) et d'éditer les appartenances du timbre sélectionné (Preset Name, Type et Characteristics). La difficulté, pour tous les logiciels d'instruments virtuels, est de visualiser sur une seule fenêtre l'ensemble des données. On pourrait imaginer, à l'instar des séquenceurs audio/MIDI, un multifenêtrage, à la fois modulable et plus sectorisé. Mais les habitudes sont prises et il faut reconnaître que, dans ce domaine, Arturia est toujours vigilant. Notons qu'ici, il s'agissait de créer un nouvel instrument et non de s'appliquer à émuler la face avant d'un synthétiseur connu. L'exercice avait été concluant avec l'hybride Prophet V, il est à nouveau réussi. On notera toutefois un bémol concernant le choix de la section Characteristics, qui vient d'une certaine façon brouiller les cartes et risque d'entraîner l'utilisateur dans un dédale de sous-catégories. On imagine cependant bien l'intérêt pour le débutant en synthèse ou le musicien pressé qui, à la manière des sound designers pour le cinéma, va piocher dans des sonorités classées par familles.
      Des modules à appliquer
        La partie supérieure du clavier présente un ensemble de modules de base applicables à l'ensemble des synthétiseurs présents. Outre les molettes de modulation et de bender, on trouve onze boutons rotatifs, quatre curseurs linéaires (ADSR) et dix switches ou boutons de fonctions (dont deux affectés à la transposition). On accède donc on ne peut plus simplement aux paramètres fondamentaux : le filtre, le LFO, le VCA, l'ADSR. Vient ensuite la section effets, réduite à sa plus simple expression (Chorus FX et Delay) via deux boutons rotatifs. Sachez que ces effets sont automatiquement synchronisés dès lors qu'Analog Factory est en plug-in au sein d'une application hôte. On notera donc l'absence remarquée d'un module de réverbération. Certes, celui-ci ne figurait pas non plus sur les vrais synthétiseurs vintage, mais quand on imagine le travail en mode standalone, on ne peut que constater cette absence. D'autant qu'à l'usage, on sait bien que de nombreux sons de synthés analogiques prennent toute leur puissance dès lors qu'ils sont accompagnés d'un espace adéquat et pas « dry » ! Un ensemble de quatre boutons rotatifs baptisés Key Parameter (figure 2) rappelle diverses fonctions propres à chaque Preset.



        Cela va d'une fréquence de coupure de filtre complémentaire à l'accord d'un oscillateur, en passant par les coordonnées X/Y du Prophet VS ! Il s'agira donc de ne pas se faire abuser par l'apparente simplification des paramètres pour ces synthétiseurs et il conviendra de bien repérer qui fait quoi ! Cela dit, il est préférable, dès qu'on a identifié un preset sympa, qu'on travaille dessus et qu'on le stocke illico dans la mémoire User, ne serait-ce que pour le retrouver facilement (au-delà de la case Favorite à cocher à droite de la liste). Par l'action de la touche Command (ou pomme pour les « Applemaniacs ») et d'un clic sur un bouton donné, on peut assigner, grâce à la fonction Learn, n'importe quel contrôleur MIDI, en provenance d'un clavier de contrôle, d'un synthétiseur, d'une Groovebox, enfin de tout ce qui émet du MIDI ! Seules les deux molettes sont affectées d'office aux contrôleurs MIDI idoines et ne peuvent être reprogrammées. Il va donc de soi que ce logiciel est pilotable de l'extérieur via MIDI. C'est dans ces moments que l'on apprécie d'ailleurs de pouvoir sélectionner le buffer adapté, ce qui est possible dans le menu Préférences Audio/MIDI.



        On pourra aussi, à l'occasion, personnaliser la face avant d'Analog Factory en cliquant sur le nom du fabricant (figure 4) et choisir la couleur de fond et l'action du clic de souris. Notons enfin le rôle important joué par les huit boutons dénommés Snapshots, qui capturent l'état instantané de réglage de la face avant et sauvegarde automatiquement son contenu dans la touche sélectionnée.



        Ces polaroïds sont conservés et récupérés même après avoir quitté l'application.
        En fonction
          En testant aléatoirement les présélections fournies, nous nous sommes attardés sur quelques timbres du Prophet VS. Comme nous n'avons pas la totalité des paramètres à disposition, le choix du constructeur s'étant porté sur les paramètres basiques les plus utilisés pour chaque synthétiseur, on travaille avec les moyens du bord. L'ADSR ne remplit pas toujours son office correctement et on peut être surpris pas certaines réactions (l'attaque de certains sons est inversée). Le doute subsiste, car on peut imaginer que, dans certains cas, le synthétiseur original offre ce type de possibilité (ce qui sera le cas) mais, en l'absence du paramètre en question (inverseur de courbe, par exemple), cela devient problématique. Autre surprise : la sollicitation des effets peut poser problème sur les notes tenues, mais cela vient-il réellement des effets, de leur mise en circuit au sein du routage du signal ou encore de la consommation CPU ? Tiens, d'ailleurs, sur l'application autonome, point de jauge de CPU, mais seulement une colonne CPU indiquant par un chiffre de 1 à 5 en fonction de la sollicitation du processeur de l'ordinateur hôte. Façon élégante de contourner le fameux indicateur précis qui peut cliper visuellement, mais comment savoir réellement ce que consomme l'Analog Factory ? On préférera par principe voir une jauge normale avec un témoin de clip, plus précis que ce chiffre dont la seule valeur devrait nous inciter, par exemple, à ne pas utiliser certains sons affublés du chiffre 5, pour lesquels on déduira que ce sont ceux qui travaillent le plus. En somme, l'éditeur veut nous baliser le parcours, nous mettre en garde et surtout ne pas nous laisser la possibilité de toucher à des paramètres qui risquent de mettre le CPU en difficulté, d'où par exemple la limitation volontaire de voix de polyphonie. C'est louable, car il est préférable de ne pas aborder, en production et en live, ce type de désagrément. On comprend aussi la problématique de réunir en une seule application quelques synthétiseurs à modélisation naturellement gourmands en ressources processeur. Ces précautions sont nécessaires même si, en première approche, elles peuvent paraître frustrantes. Il faudra sans doute attendre une compatibilité MacIntel pour vérifier si ces problèmes génériques tendent à disparaître. Cela dit, rien à signaler dans l'utilisation du soft, y compris de façon intensive. Celui-ci a fait preuve d'une excellente stabilité tout au long de ce test.
          Écoute et comparaisons
            Pour ne pas se faire surprendre par de quelconques programmations dont on ignorerait les subtilités, nous avons pris la liberté de comparer le CS80V (figure 5) dans sa version standalone avec les présélections disponibles dans Analog Factory. Comme plusieurs presets réalisés par le même sound designer (C. Pittman) sont dans les deux environnements, il a été simple de comparer. Globalement, on obtient la même chose, bien qu'après de nombreuses écoutes, l'avantage revienne à la version CS80V pour une finesse plus importante dans le grain même du timbre. Idem pour la version Prophet V mise en parallèle. Ce qu'on peut en déduire, c'est que nous aurons quasiment mot pour mot, à preset équivalent, le même timbre, avec une distinction subtile pour les versions originales, mais en y prêtant l'oreille et en jouant vraiment avec les timbres (cette finesse qui pourrait passer pour accessoire intervient pour partie dans la façon dont on jouera le son, notamment dans les parties Lead). La palette sonore, compte tenu des éléments en présence, est très large et les amateurs de sons vintage ne seront pas déçus ! Dans l'ensemble, les presets, issus des modèles existants, sont assez réussis et, hormis quelques instabilités dans les notes tenues de certains sons et qui correspondent soit à des effets de style, soit à la reproduction des instabilités des synthétiseurs d'antan, rien de réellement inexploitable dans toute la banque n'a été relevé. Rapidement, la section User se remplit des présélections d'usine modifiées, adaptées aux besoins du moment. Tout devient plus simple, car on ne remonte pas des listes importantes de timbres, on ne se perd pas non plus en conjecture parce qu'on a oublié de désarmer un choix (synthétiseur, caractéristique du son...) dans la partie gauche de l'écran. Nous pouvons, à ce stade, commencer réellement à travailler. Il va sans dire que les 2000 timbres fournis laissent rêveurs et que l'une des premières tâches importantes sera de procéder à une écoute systématique. La méthode empirique risquerait de vous orienter vers des modifications de presets et de croiser ceux convoités initialement un peu plus tard, au détour d'une liste quelconque... Par contre, l'aspect polymorphe de ce soft, dès qu'il est un plug-in intégré, risque d'éclipser quelques concurrents, y compris de la même marque, pour cause de redondance potentielle.

            Un atout supplémentaire
              Sans être révolutionnaire mais en proposant un large panel de timbres analogiques, Analog Factory joue la carte du tout en un. Sans entrer dans le débat de la pertinence du « bestof » de la marque, on peut légitimement se poser la question de savoir si l'on préfère une ou plusieurs applications distinctes avec la totalité des paramètres d'origine ou si l'on peut se contenter de quelques modules basiques et voir ce synthétiseur hybride comme un atout supplémentaire dans la palette sonore du home-studio. Ce côté générique de l'Analog Factory est à la fois une force et une faiblesse. Force parce qu'il rassemble en son sein quelques synthés de légende correctement modélisés, et faiblesse parce que chaque synthé, dilué dans la masse, finirait presque par ressembler aux autres, d'autant que l'on suppose qu'ils font appel à un moteur TAE générique. Il y aura toujours un revers de la médaille dans cet exercice complexe et il va sans dire que ce nouveau modèle n'a pas la prétention de remplacer tout l'arsenal d'Arturia. On peut aussi le voir comme un outil d'initiation à différents vintage qu'on ne connaît pas toujours très bien ainsi que comme un moyen d'accéder rapidement et simplement à des textures jusqu'alors réservées à quelque élite du sound design.

              CMDM
            Cet article vous est proposé par MacMusic en collaboration avec Keyboards-Recording
            Publication de la société Studio Presse, Keyboards Recording est le magazine francophone de référence sur le Home studio et les claviers.
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