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> Intermittents Alors, Prochaines actions
Messensib
post Fri 18 Jul 2003, 05:03
Post #256


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Même le président des Chorégies (député UMP) parle d'une "maladresse hallucinante". Il interroge Marc Tessier, président de France Télévisions qui lui répond que cela a été fait " dans un souci d'équité, pour que la chaîne ait une position équilibrée et que tous les points de vue soient exprimés".
J'hallucine
Tu hallucines
Il etc.......
Pendant ce temps, aux Vieilles Charrues, 5 000 bénévoles, assurant chacun 8 h à 2,29 Euros/h (+ une entrée gratuite) appuyés par un millier de gendarmes vont s'opposer aux 300 intermittents privilégiés.
J'ai un souci d'équité
Tu as un souci d'équité.... blink.gif blink.gif blink.gif
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Miss Kiki
post Fri 18 Jul 2003, 07:25
Post #257


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QUOTE (Messensib @ Jul 18 2003, 05:03)
Pendant ce temps, aux Vieilles Charrues, 5 000 bénévoles, assurant chacun 8 h à 2,29 Euros/h (+ une entrée gratuite) appuyés par un millier de gendarmes vont s'opposer aux 300 intermittents privilégiés.
J'ai un souci d'équité
Tu as un souci d'équité.... blink.gif  blink.gif  blink.gif

blink.gif sad.gif rolleyes.gif angry.gif huh.gif tongue.gif wink.gif

les limonadiers et les boulangers ont dû payer leurs superbes cirés jaunes ? laugh.gif


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La Miss est partie sur Second Life et se prélasse sur du sable fin, entourée de créatures de rêves dans une végétation luxuriante... enfin une retraite bien méritée !!!

Yodelhihoo. ;-)

NB : ne laissez pas de messages dans ma bal, je n'y suis plus...
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Messensib
post Sun 27 Jul 2003, 13:57
Post #258


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Ca fait un bout de temps que je réfléchis au pb "dénoncé" par le Medef, qui, dans son souci permanent "d'équité" sociale, déclare:
" Les intermittents coûtent trop cher à l'UNEDIC"

Je voudrais montrer que cette affirmation est un sophisme particulièrement révoltant.

Je commence par supposer que les statistiques de l'UNEDIC sont justes. L' UNEDIC a comptabilisé les cotisations sociales chômages qu'elle a perçues, et les indemnités qu'elle a versées, en s'intéressant uniquement à une catégorie de salariés du spectacle (spectacle vivant ou en boite) qualifiés d'"intermittents", et qui ont été indemnisés au moins une fois dans l'année. Pourquoi ?. Il me paraît non seulement légitime mais OBLIGATOIRE d'incorporer dans cette catégorie TOUS les salariés directement impliqués dans le spectacle (vivant ou en boite) qui participent aussi au bilan comptable de l'UNEDIC.

Vous allez compter avec moi parce que je vais sûrement en oublier:

Salariés NON intermittents de la filière "cinéma", salariés de : laboratoires, distributeurs, exploitants de salles, fabricants de pelloche et matériel ciné, sociétés de casting, agents, public relation, assurances spécialisées, dresseurs d'animaux, location de matériel, etc.....

Dans la filière TV, je ne vous fais pas un dessin, (et je ne compterais pas les gens qui s'occupent de l'information) ça fait beaucoup de monde avec les sous-traitants aux carnets de commande remplis pour au moins 2 ans...( je parlerai plus tard des "abus" avérés). Même le comptable qui s'occupe des cachets verse à l'UNEDIC.

Dans la filière "musique en boite", CD, DVD, y-a du monde aussi dans les "maisons" de disques. Ne parlons plus des grands studios ni des disquaires, et ces vilains home-studistes qui ne font gagner des sous français qu'aux marchands de Pigalle....

Pour le spectacle vivant, je ne suis pas très compétent, mais je suppose que même si il n'y a pas beaucoup de permanents du spectacle, il y a des salariés ne serait-ce que pour faire de la gestion ou pour vendre les billets.

Combien cela fait-il de salariés en plus des intermittents ? Réponse = BEAUCOUP, BEAUCOUP.
( et vous voyez qu'il est même inutile de parler des hôteliers et limonadiers)

Le calcul fait par le Medef correspond à celui d'un assureur automobile qui ferait ses comptes uniquement avec les conducteurs ayant eu au moins un accident dans l'année !!!!!

D'autre part les statistiques de l'UNEDIC ne permettent pas de savoir exactement quel est le turn-over. Si on réfléchit à la méthode utilisée, c'est comme compter le nombre de manifestants qui défilent. Sur les 100 000 intermittents, le couperet "fin de droits" se charge d'écrêmer largement. Leur 15 % annoncés me semblent sortir d'un chapeau. Mais, acceptons ce chiffre. Comme ce ne sont pas forcément les mêmes 15 % qui ne font que passer, il se peut fort bien qu'il y ait 15 000 "privilégiés" pendant un an seulement, 30 000 pendant 2 ans seulement, 45 000 pendant 3 ans seulement, j'arrête.... Le Medef va dire: " C'est encore trop".

Venons-en au fait que le nb d'intermittents a doublé en 10 ans, et quadruplé en 20 ans. Bon, je vais être précis:
En 1980, entrées salles (films français): 144 Millions
En 2001, idem...................................... 204 Millions ( source INSEE)
Si on considère que la "productivité" ( ah, le vilain mot) a augmenté, et qu'on ne peut regarder 2 chaînes TV ou écouter 2 CD à la fois, je pense qu'il y a comme UN LEGER DEFAUT. Et vous allez me trouver suspicieux, mais je me demande si ça n'a pas un rapport avec les abus que notre ministre du travail n'a vraiment pas eu le temps de vérifier.

Soyez gentils de me dire s'il y a une faille dans mon raisonnement. Je faisais une colère rentrée très mauvaise pour ma santé.
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Messensib
post Sun 27 Jul 2003, 17:40
Post #259


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QUOTE (Messensib @ Jul 27 2003, 14:57)
Venons-en au fait que le nb d'intermittents a doublé en 10 ans, et quadruplé en 20 ans.(......)

C'est assez faux, ce que je dis là.
Dans ce dernier paragraphe, mon raisonnement manque de précisions. Il y a 2 études, la 1ère de l'INSEE pour 80 à 92, la 2ème de la Statis (pour l'UNEDIC) pour 91 à 2000. Elles ne se présentent pas sous la même forme. En fait, je voulais démontrer que l'augmentation d'heures ou de journées travaillées en "intermittence" était très largement supérieure à l'augmentation de la "production" totale finale. Ce qui prouverait à l'évidence qu'il y a eu un transfert fallacieux du travail "permanent" vers le travail "intermittent".
C'est du boulot. Eh, les sociologues ! watermelon, lpm ! Help !!!!!

This post has been edited by Messensib: Sun 27 Jul 2003, 17:50
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Mr.T
post Sun 27 Jul 2003, 23:36
Post #260


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Pas besoin d'être sociologue Maurice... ça fait suffisamment longtemps que le simple "ouvrier" que je suis est dans le bourbier pour te confirmer que OUI, il y a eu un transfert massif du travail "permanent" vers le travail "intermittent"... Dans l'audiovisuel, dans la musique, dans le cinéma, dans.............
Je suis moi même le fruit (pourri??...) de ce transfert massif...
Aujourd'hui, la question est de savoir si la tendance va s'inverser... Retour vers le fixe ou non?... A suivre.

This post has been edited by Mr.T: Sun 27 Jul 2003, 23:37


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Messensib
post Mon 28 Jul 2003, 08:29
Post #261


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Je ne peux pas baser une étude sur ton seul cas exceptionnel, Mathieu . Ma question est seulement:
Mon cher UNEDIC/Medef, comment faites-vous pour trouver un trou de 800 Millions d'Euros, et uniquement provoqué par les intermittents ? Chiffre éminemment variable et asséné sans référence sérieuse et indépendante. Je pense qu'on serais surpris.
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Miss Kiki
post Mon 28 Jul 2003, 13:07
Post #262


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tiens au Puy du Fou, un gars s'est fait virer parce qu'il entamait des conversation sur le prob intermittent avec le public et il distribuait qq tracts aussi, tout ça gentimment, il à bossé 4 ans là bas, il y bosse plus... .... blink.gif


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Mr.T
post Mon 28 Jul 2003, 14:29
Post #263


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Heu, on s'est pas compris là Maurice... Je suis peut être un chouille égocentrique (qui ne l'est pas?...) mais je ne parlais pas de mon cas mais des dixaines, des centaines de cas que je connais... Je connais des boites entières où TOUS les techniciens (monteurs, truquistes, graphistes, opérateur synthé, ingés son...) en fixe se sont fait foutre dehors: "Allez ouste, passez intermittents et on vous rappelera (peut être)"...
Quasiment tous les intermittents que je connais (et j'en connais plus qu'un peu crois moi) ont bossé en fixe avant de se faire "remercier"... De mémoire, ça date surtout d'il y a 4 à 5 ans et ça ne s'est plus arrêté depuis...


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Messensib
post Tue 29 Jul 2003, 02:30
Post #264


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J'entends bien, Mathieu. J'ai oublié les guillemets à "exceptionnel", c'était une petite pique amicale. Et je te trouve plutôt modeste. Je n'en dirais pas autant, en passant, des ingé qui font le son ou mixent les "grands" films, et arrivent les mains dans les poches à SIS, Joinville ou le défunt Boulogne-Bill. et ne se prennent pas pour de la m.... .
Ce que je veux, ce sont des chiffres "officiels".
Tout le monde sait qu'il y a 3 façons de mentir: par action, par omission, et par les statistiques....
Je veux utiliser les propres données de l'INSEE (avec le GRISS) et de l'UNEDIC, pour prouver que les chiffres annoncés n'ont pas de signification. Et je ne suis pas encore sûr que ce soit "mission impossible".
Par exemple, comment a fait l'UNEDIC pour sortir de ses data sur les 3 Millions de chômeurs les intermittents indemnisés ? Et tous ceux qui n'ont pas été indemnisés, soit parce qu'ils travaillent beaucoup, soit parce qu'ils n'ont pas eu suffisamment d'heures, est-ce que leurs cotisations ont été prises en compte ? Il faut bien savoir qu'il doit y avoir un grand nb de personnes qui bossent dans le spectacle qques jours dans l'année et ailleurs le reste du temps pour ne pas crever la dalle.

QUOTE ( Miss kiki @ Jul 28 2003, 14:07)
tiens au Puy du Fou, un gars s'est fait virer parce qu'il entamait des conversation sur le prob intermittent (........)

Il parait que le régime des intermittents a été créé en 69, à une époque où il y avait très peu de chômeurs ( je ne trouve plus le chiffre) et donc, ces intermittents devaient être payés plus cher que les permanents vu que c'était les 1ers travailleurs "flexibles" qu'on pouvait non pas "virer" mais ne pas "réembaucher". Bien évidemment, toutes les boites se sont engouffré dans la brêche. Et le Puy du Fou est en concurrence avec EuroDysney.....

Bon, mais j'espère que la lutte ne refroidi pas. Je n'entends plus parler des collectifs d'intermittents (?)

PS J'ai été payé pas mal de fois comme musicien ou chef d'orchestre, je ne sais plus pourquoi. Les boites auraient payé moins avec les DDA. Je recevais des feuilles du GRISS avec des Congés Spectacles. C'est tjrs d'actualité ? Quand je vais sur le GRISS, ça me renvoie aux ASSEDIC...

This post has been edited by Messensib: Tue 29 Jul 2003, 03:00
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dj-mozar
post Tue 29 Jul 2003, 08:17
Post #265


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Messensib, j'ai trouvé un article d'un type qui fait des comptes. Je ne sais si ça t'aidera. Maintenant que j'ai remplacé la tronche de W t'as plus d'excuse wink.gif
QUOTE
Exécution collective, mode d'emploi !
par L (comédien, titulaire d´un diplôme d´ingénieur)
Le processus en cours, qui risque d´aboutir, au début du mois d´août, à l´agrément par le Ministère des Affaires Sociales, d´un protocole d´accord signé par les partenaires sociaux le 27 juin 2003, a été préparé et entretenu par une campagne médiatique du Medef, fondée sur le mensonge et la manipulation de chiffres. En voici le décryptage.
Depuis plusieurs années, le Medef répète que les intermittents du Spectacle coûtent cher à la solidarité interprofessionnelle, parce que leur régime spécifique d´assurance chômage (les « Annexes 8 et 10 » du réglement général de l´UNEDIC) représenterait un privilège injustifié.
Une étude de l´UNEDIC, consacrée en 2002 à ce régime spécifique, a fourni des indications chiffrées, que le Medef a aussitôt utilisées en leur faisant dire tout autre chose que ce qu´elles signifient. La puissance de conviction des arguments développés a permis de réduire au silence ceux qui doutaient et de faire passer les opposants à la réforme concoctée par le Medef pour des égoïstes arc-boutés sur leurs privilèges.
L´argumentaire du Medef repose sur une supercherie principale : il établit une comparaison entre le « déficit » des Annexes 8 et 10 et celui de l´ ensemble de l´assurance chômage en 2002. Et les chiffres, apparemment, parlent d´eux-mêmes : 828 millions d´euros de déficit pour les seules Annexes 8 et 10, contre 3,7 milliards d´euros pour l´ensembe de l´assurance chômage ! Le tour est joué : les intermittents du Spectacle coûtent près du quart du déficit total de l´UNEDIC...
Mais si l´on se penche sur ces chiffres de plus près, on constate que les déficits comparés ne sont absolument pas de même nature et qu´une comparaison entre eux n´a aucun sens.
En effet, le déficit de l´UNEDIC est la différence entre les allocations versées par les Assedic aux 2,1 millions de demandeurs d´emploi indemnisés (26,28 milliards d´euros en 2002) et la totalité des cotisations versées par l´ensemble des 16 millions de salariés du secteur privé et leurs employeurs (22,56 milliards d´euros en 2002).
Quant au chiffre de 828 millions, présenté comme le « déficit » des Annexes 8 et 10, il est le résultat de la différence entre les allocations versées, lors de leurs périodes de chômage, aux 102600 intermittents du Spectacle[1] indemnisés en 2002 (952 millions d´euros en 2002) et la totalité des cotisations versées par... les mêmes 102600 intermittents losqu´ils travaillaient (124 millions d´euros en 2002).
Dans un cas, le déficit prend en compte les cotisations de toute une population active, dans l´autre cas, seul l´apport des demandeurs d´emploi eux-mêmes est pris en compte !
Ainsi, s´il fallait comparer le déficit des Annexes 8 et 10, il faudrait le faire à la rigueur avec le déficit des 2,1 millions de chômeurs indemnisés, considérés séparément ! Le résultat serait de l´ordre de 20 ou 25 milliards d´euros de déficit, ce qui conduirait sans doute le Medef à la conclusion que les chômeurs sont terriblement déficitaires et qu´il faut donc les exclure du bénéfice de l´assurance chômage...
Plus sérieusement, en reposant le problème à l´endroit, et en admettant pour les besoins de la démonstration qu´on puisse ainsi oublier le principe de la solidarité interprofessionnelle en saucissonnant les secteurs d´activité, comment pourrait-on évaluer le déficit des Annexes 8 et 10 ?
Il faudrait pouvoir comparer les dépenses et les recettes. Or si les dépenses sont connues (952 millions d´euros en 2002), les recettes ne le sont pas. L´UNEDIC n´en donne en effet qu´un élément parcellaire, qui est la somme des cotisations des seuls intermittents ayant perçu une indemnisation dans l´année, lorsqu´ils ont travaillé dans une entreprise du Spectacle : 124 millions d´euros en 2002. Par contre :
· les cotisations des intermittents n´ayant pas perçu d´indemnisation en 2002 sont oubliées (chiffre inconnu, qui cumule les cotisations des salariés du Spectacle n´ayant pas suffisamment travaillé pour ouvrir des droits et celles des stars qui ont trop bien gagné leur vie et, par le mécanisme de « carence », ne peuvent percevoir d´allocations même lorsqu´elles sont au chômage) ;
· les cotisations des intermittents indemnisés, mais liées à des emplois qu´ils auraient occupé hors du champ strict du Spectacle (régime général, enseignement...) sont oubliées (chiffre inconnu) ;
· les cotisations des salariés permanents du Spectacle sont, elles aussi, oubliées (chiffre inconnu, qui comprend les cotisations des personnels administratifs des salles de spectacle, les personnels permanents des sociétés de production, etc., dont l´activité est directement liée à celle des intermittents) ;
· les cotisations des emplois induits, hors des entreprises de Spectacle, par l´activité des intermittents, sont oubliées (imprimeurs d´ affiches ou de billets de spectacle, fabricants de tissus utilisés par les décorateurs, de strapontins, de chocolats glacés vendus aux entr´actes, emplois en hôtellerie-restauration à proximité des festivals, etc. Chiffre inconnu et indéfinissable) ;
· les cotisations des emplois générés par la consommation des intermittents est, bien entendu, oubliée (chiffre indéterminé...)
Il est donc impossible, en l´état actuel des éléments statistiques connus, de parler de déficit à propos du régime spécifique d´assurance chômage des intermittents du Spectacle.
On peut au contraire proposer une autre approche de ce régime spécifique, en partant du constat suivant : en 2002, les 102600 intermittents du Spectacle ayant perçu une indemnité des Assedic représentaient 4,9% des 2,1 millions de demandeurs d´emplois indemnisés. Ils n´ont perçu que 3,6% du montant total des allocations versées par les Assedic (952 millions sur 26,28 milliards d´euros). La perspective est nettement modifiée... L´on pourrait étudier les causes de cet apparent déséquilibre inverse (les intermittents ont certes des conditions d´ouverture de droits qui tiennent compte de l´ extrême flexibilité à laquelle ils sont soumis, par conséquent plus accessibles que pour les autres salariés, mais le montant de leurs allocations est calculé sur un mode plus désavantageux que dans le régime général, etc...) Mais là n´est pas le propos de cet article, qui vise à démystifier les mensonges conduisant à l´actuel démantèlement de la vie culturelle française.
Autre constat : si l´on excluait purement et simplement du droit à l´ assurance chômage la totalité des intermittents du Spectacle (ce que personne ne demande), l´économie de 952 millions d´euros ainsi réalisée permettrait de faire passer le taux des cotisations des entreprises de France à l´UNEDIC de 3,5% à 3,37% du salaire brut, grâce à quoi elles se partageraient un bénéfice de 617 millions d´euros. Quant aux salariés, la baisse proportionnelle de leur taux de cotisation, de 1,9% à 1,83% du salaire brut, représenterait une économie de 0,76 euros par mois pour un salarié rémunéré au SMIC...
La réforme imposée par le Medef ne prétend d´ailleurs pas être aussi radicale ! Si son intérêt économique pour les grandes entreprises peut se deviner, celui qu´elle offrirait aux salariés du privé, contrairement à ce que prétend le Président du Medef, M. Ernest-Antoine Seillière, serait donc totalement imperceptible.
Le Medef s´est encore livré à une autre manipulation, sous l´angle de la fraude.
Comme tout système, l´assurance chômage a ses failles, dont certains savent tirer profit. Le régime spécifique des intermittents du Spectacle n´en a pas le monopole, mais il a donné lieu à des abus, dont certains ont été mis en évidence ces dernières semaines. Et les abus, par définition, font porter à la solidarité interprofessionnelle une charge qu´elle ne devrait pas avoir à supporter.
L´augmentation, constatée d´année en année par l´UNEDIC, de la somme des allocations versées au titre des Annexes 8 et 10, est probablement à mettre en grande partie sur le compte des abus. Le désengagement progressif de l´ Etat dans le financement de la Culture a conduit un nombre croissant d´ institutions à chercher, dans l´instrumentalisation du régime spécifique d´ assurance chômage, une source de financement indirect permettant de poursuivre à moindre coût leur activité de production.
Dans l´immense majorité des cas, il suffirait d´instaurer des contrôles adéquats pour empêcher les abus : inspection du travail, recoupement des déclarations des salariés avec celles des employeurs, etc. Dans grand nombre de ces cas, l´arrêt des abus ferait mécaniquement peser le coût réel de l´ emploi des salariés sur la solidarité nationale (budget de la Culture), ce qui est souhaitable. Cela ne nécessite en rien la modification des Annexes 8 et 10.
En revanche, la modification des règles d´indemnisation, imposée le 27 juin par le Medef aux partenaires sociaux, loin de représenter une arme contre la fraude comme le prétendent les signataires de l´accord, ne permet en aucune façon de lutter contre les abus existant déjà, mais constitue au contraire une incitation renforcée à la magouille, à la fraude et, notamment, au travail au noir.
En effet, les mécanismes de calcul des allocations, pour les « survivants » qui ne seraient pas purement et simplement éjectés du système et renvoyés au RMI, créent divers mécanismes aléatoires, relevant de la loterie, facteurs d ´iniquité et « d´effets papillon » : une petite cause (une journée de travail supplémentaire), pouvant avoir des effets disproportionnés (réduction de moitié les allocations chômage pour les deux années suivantes)...
Pour éviter les pièges tendus par ces mécanismes de calcul, pour échapper aux injustices qu´ils provoqueront, les intermittents du Spectacle seront, bien davantage qu´actuellement, tentés de « s´arranger » pour modifier les dates de travail déclarées ou d´accepter les proposition de travail non déclaré ou partiellement déclaré que pourront leur faire certains employeurs. Par exemple, chaque mois, minimiser les sommes déclarées comme salaires permettra à un salarié intermittent de percevoir davantage d´ allocations de la part des Assedic. Est-ce vraiment sain ?
Autre mythe à dénoncer : la légende veut que les stars touchent des Assedic en plus de leurs cachets mirifiques. C´est faux. Dans le système encore en vigueur, un calcul est fait chaque année en fonction des revenus perçus, qui détermine un nombre de jours de chômage dans l´année pour lesquels aucune indemnisation ne sera versée. Pour les stars, ce nombre de jours atteint 365 jours et les empêche de percevoir la moindre allocation. Dans le système voulu par le Medef, en revanche, les stars toucheraient les Assedic...
Ainsi, toutes les raisons invoquées par le Medef, pour justifier la modification du régime spécifique d´indemnisation chômage des intermittents du Spectacle, sont dénuées de sens, et il faut chercher ailleurs les motivations réelles de son entreprise de démantèlement. Toujours est-il que, en s´appuyant sur des mensonges, tant de fois répétés qu´ils ont fini par avoir force de vérité, le Medef semble en passe d´obtenir la disparition d´ un système d´indemnisation chômage des intermittents du Spectacle, perfectible mais vital pour les salariés réellement intermittents, et la mise en place d´un système invivable qui conduira, dans les mois qui viennent, à la disparition des revenus indispensables à plusieurs dizaines de milliers de salariés du Spectacle pour vivre entre deux engagements. Le tissu culturel, comme le tissu social, s´en trouveront irrémédiablement déchirés.
A moins que le gouvernement ne décide de refuser l´agrément du protocole d´ accord du 27 juin, permettant ainsi la tenue de réelles négociations.
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[1] Il s´agit du nombre de personnes ayant perçu au moins une journée d´
indemnisation au cours de l´année, au titre des Annexes 8 et 10. Le nombre
moyen d´allocataires en 2002 est de 57600 par mois. Et le nombre de
cotisants au titre d´emplois intermittents du Spectacle était de 135000 en
2002. (Source : UNEDIC)


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